HIND SAIH PRESIDENTE DU FIDADOC
Le festival international du film
documentaire d’Agadir (Fidadoc) tient sa sixième édition du 28 avril au 4 mai 2014. Une conférence de
presse a été organisée à cette occasion pour présenter les grandes lignes de
cette nouvelle édition qui s’annonce prometteuse. Né en 2008 à l’initiative de
Feue Nezha Drissi et de son Association de culture et d’éducation par l’audiovisuel,
le festival international du film documentaire à Agadir (Fidadoc) a semblé
battre de l’aile ces dernières années. « Le festival a réussi à avoir une
image internationale importante, comme il a très bien négocié son implantation
dans la région de Souss…mais il a manqué jusqu’ici de mieux asseoir son
rayonnement au niveau national » nous dit son délégué général et directeur
artistique Hicham Falah. Plusieurs signes émanant de la préparation de cette
sixième édition vont dans le sens d’un nouveau départ du festival. Il y a
d’abord l’arrivée d’une nouvelle présidente, la productrice Hind Saih. Elle vit
actuellement en France où elle dirige une société de production Bellota films.
Après avoir décroché plusieurs diplômes
d’études supérieures, dans le domaine du cinéma notamment, elle se consacre à
sa passion, le cinéma réalisatrice de courts métrages, assistante de
réalisation… et puis productrice de films documentaires (une trentaine en dix
ans). « Ce sont surtout des films qui abordent des sujets variés,
expérimentant de nouvelles esthétiques et de nouveaux modes de narration, tout
en proposant un discours fort sur notre société » nous dit-elle. La
qualité artistique de ces films, coproduits entre la France et de solides
partenaires internationaux (NHK, Discovery International Networks, ONF-NFB,
CBC, SBS, Suède, Hollande, Pologne etc.) a été récompensée pas de nombreux prix
prestigieux tels que le Prix Italia, le Prix Europa, le Golden Chest, BANFF
Rockie Award, Best of Input…
Parmi les films produits dernièrement
par Hind Saih, le célèbre « Je voudrai vous raconter » de Dalila
Ennadre, « Arafat my Brother » de Rashid Mashraoui, « L’immigration
aux frontières du droit » de Manon Loizeau…
Hind Saih est en outre un expert
consultant audiovisuel auprès de plusieurs organismes notamment la Commission
européenne. Une valeur ajoutée qui ne manquera pas d’insuffler une dimension
d’échange internationale pour le Fidadoc : « Ma première ambition est
de faire d’Agadir une plateforme régionale pour le documentaire, un interlocuteur
incontournable dans le réseau d’échange autour du documentaire » nous
précises-t-elle.
La sixième édition affiche une
programmation riche et variée. 37 films sont annoncés dont une trentaine de
longs métrages émanant de 17 pays. La
compétition officielle compte douze films avec notamment le nouveau film de
Dalila Ennadre Des murs et des hommes. Outre le Grand prix Nouzha Drissi, le
jury international attribuera le prix du jury et le prix des Droits de l’homme.
La chaîne 2M, partenaire officielle du Fidadoc, décerné un prix Coup de cœur à
l’un des films primés. Un jury cinéphile attribue le prix Nourdine Kachti. Une
thématique générale traverse en filigrane, les films sélectionnés cette année,
celle de la femme ; « une manière pour le Fidadoc de célébrer les dix
ans de la Moudawana » précise Hicham Falah.
Parmi les moments forts de cette
édition, la rubrique « Carte blanche à… » qui accueille cette année
Nicholas Philibert qui animera une master class avec la projection de 4 des ses films dont le mythique Etre et
avoir ; l’autre carte blanche est attribuée à Rasha Salti, programmatrice
au festival international de Toronto qui choisira 4 films « représentatifs
d’une veine documentaire intimiste et poétique particulièrement féconde chez les cinéastes arabes
contemporains ».
Plusieurs activités parallèles
qui constituent désormais la marque locale du festival sont maintenues dont les
projections en plein air dans différents centres de la ville et de la région,
les activités avec l’université Ibn Zohr, les débats et tables rondes, les
rencontres avec les étudiants de cinéma au Maroc. En pré-ouverture le festival
organise le lundi 28 avril un ciné-concert intitulé « la mémoire
d’Agadir » devant le cinéma Sahara à la célèbre place Talborjt
Sur un plan plus professionnel,
une réunion est prévue durant le festival pour un projet de formation en 3 ans
d’un vivier de producteurs marocains et maghrébins ; et ce parallèlement à
l’idée d’un marché couvrant l’ensemble de la zone Mena qui sera lancée en partenariat, nous dit Mme Hind
Saih, avec un opérateur expérimenté en la matière, le Sunny Side of the doc. En
somme de nouvelles ambitions et de nouvelles perspectives pour le documentaire.
Mohammed Bakrim
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