samedi 19 avril 2014

Un second souffle pour le documentaire

HIND SAIH PRESIDENTE DU FIDADOC

Le festival international du film documentaire d’Agadir (Fidadoc) tient sa sixième édition du  28 avril au 4 mai 2014. Une conférence de presse a été organisée à cette occasion pour présenter les grandes lignes de cette nouvelle édition qui s’annonce prometteuse. Né en 2008 à l’initiative de Feue Nezha Drissi et de son Association de culture et d’éducation par l’audiovisuel, le festival international du film documentaire à Agadir (Fidadoc) a semblé battre de l’aile ces dernières années. « Le festival a réussi à avoir une image internationale importante, comme il a très bien négocié son implantation dans la région de Souss…mais il a manqué jusqu’ici de mieux asseoir son rayonnement au niveau national » nous dit son délégué général et directeur artistique Hicham Falah. Plusieurs signes émanant de la préparation de cette sixième édition vont dans le sens d’un nouveau départ du festival. Il y a d’abord l’arrivée d’une nouvelle présidente, la productrice Hind Saih. Elle vit actuellement en France où elle dirige une société de production Bellota films. Après  avoir décroché plusieurs diplômes d’études supérieures, dans le domaine du cinéma notamment, elle se consacre à sa passion, le cinéma réalisatrice de courts métrages, assistante de réalisation… et puis productrice de films documentaires (une trentaine en dix ans). «  Ce sont surtout des films qui abordent des sujets variés, expérimentant de nouvelles esthétiques et de nouveaux modes de narration, tout en proposant un discours fort sur notre société » nous dit-elle. La qualité artistique de ces films, coproduits entre la France et de solides partenaires internationaux (NHK, Discovery International Networks, ONF-NFB, CBC, SBS, Suède, Hollande, Pologne etc.) a été récompensée pas de nombreux prix prestigieux tels que le Prix Italia, le Prix Europa, le Golden Chest, BANFF Rockie Award, Best of Input…
Parmi les films produits dernièrement par Hind Saih, le célèbre « Je voudrai vous raconter » de Dalila Ennadre, « Arafat my Brother » de Rashid Mashraoui, « L’immigration aux frontières du droit » de Manon Loizeau…
Hind Saih est en outre un expert consultant audiovisuel auprès de plusieurs organismes notamment la Commission européenne. Une valeur ajoutée qui ne manquera pas d’insuffler une dimension d’échange internationale pour le Fidadoc : « Ma première ambition est de faire d’Agadir une plateforme régionale pour le documentaire, un interlocuteur incontournable dans le réseau d’échange autour du documentaire » nous précises-t-elle.
La sixième édition affiche une programmation riche et variée. 37 films sont annoncés dont une trentaine de longs métrages émanant de  17 pays. La compétition officielle compte douze films avec notamment le nouveau film de Dalila Ennadre Des murs et des hommes. Outre le Grand prix Nouzha Drissi, le jury international attribuera le prix du jury et le prix des Droits de l’homme. La chaîne 2M, partenaire officielle du Fidadoc, décerné un prix Coup de cœur à l’un des films primés. Un jury cinéphile attribue le prix Nourdine Kachti. Une thématique générale traverse en filigrane, les films sélectionnés cette année, celle de la femme ; « une manière pour le Fidadoc de célébrer les dix ans de la Moudawana » précise Hicham Falah.
Parmi les moments forts de cette édition, la rubrique « Carte blanche à… » qui accueille cette année Nicholas Philibert qui animera une master class avec la projection  de 4 des ses films dont le mythique Etre et avoir ; l’autre carte blanche est attribuée à Rasha Salti, programmatrice au festival international de Toronto qui choisira 4 films « représentatifs d’une veine documentaire intimiste et poétique particulièrement féconde  chez les cinéastes arabes contemporains ».
Plusieurs activités parallèles qui constituent désormais la marque locale du festival sont maintenues dont les projections en plein air dans différents centres de la ville et de la région, les activités avec l’université Ibn Zohr, les débats et tables rondes, les rencontres avec les étudiants de cinéma au Maroc. En pré-ouverture le festival organise le lundi 28 avril un ciné-concert intitulé « la mémoire d’Agadir » devant le cinéma Sahara à la célèbre place Talborjt
Sur un plan plus professionnel, une réunion est prévue durant le festival pour un projet de formation en 3 ans d’un vivier de producteurs marocains et maghrébins ; et ce parallèlement à l’idée d’un marché couvrant l’ensemble de la zone Mena qui  sera lancée en partenariat, nous dit Mme Hind Saih, avec un opérateur expérimenté en la matière, le Sunny Side of the doc. En somme de nouvelles ambitions et de nouvelles perspectives pour le documentaire.
Mohammed Bakrim



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