lundi 14 avril 2014

les chiffres du cinéma marocain (mars2014)



Des films qui marchent et des salles qui disparaissent
A la veille de nouvelles grandes incertitudes qui pèsent sur le devenir du cinéma marocain, le Centre cinématographique marocain perpétue une tradition qu’il a instaurée depuis quelques années, celle de la transparence des chiffres concernant les deux secteurs névralgiques du cinéma, l’exploitation et le comportement du public via ce que l’on appelle, le box office. Une transparence et une publicité qui offrent à l’observateur attentif un état des lieux d’un cinéma qui demeure somme toute très fragile. Les chiffres du premier trimestre sont, pour tout dire, éloquents notamment sur le volet concernant l’état du parc des salles de cinéma.
On apprend, ainsi, selon un communiqué du CCM, que le nombre de salles en activités en ce début de l’année 2014 est de 31 (trente une salles de cinéma !). Si l’on regarde dans les détails de la carte géographique on se rend compte que près de la moitié de ces salles se trouve dans l’axe Tanger – Marrakech avec Casablanca qui s’accapare près du 1/3 du nombre total. La capitale économique compte en effet  10 salles dont une seule est encore en activité en dehors du centre ville/corniche, c’est le Malaki au Derb Sultan. Marrakech, Tanger, Rabat font encore de la résistance avec 4 salles pour chaque ville citée. En termes de nombre d’écrans, le nombre d’écrans s’élève à 51.
Pour les nostalgiques, il est utile de rappeler qu’en 1956 le Maroc comptait 156 salles de cinéma, et pour rester dans une année anniversaire correspondante à 2014, je rappelle qu’en 1964, c’est-à-dire il y a 50 ans, on dénombrait 205 salles ; chiffre qui passera en 1974 à 196 salles et en 1984 le chiffre culmine à 238 salles ; en 1994 il passe à 191 salles pour commencer le déclin en 2004 avec 127 salles et 31 en 2014. No comment.
Pendant ce temps là, les films continuent d’attirer du public et permettre à ce petit nombre de salles de résister et de survivre. Un autre communiqué du CCM nous donne en effet les statistiques du box office marocain et du classement général des films, toujours pour le premier trimestre 2014.
Confirmation du bon comportement des films marocains qui raflent les premières places du classement général. On trouve ainsi en tête, Derrière les portes fermées de Mohamed Ahed Bensouda qui totalise 76761 entrées, suivi de l’éternel Road to Kaboul de Brahim Chkiri dont c’est la deuxième année de présence à l’affiche, avec plus de 40 000 spectateurs ; la comédie de Said Naciri, Sara, arrive en troisième position avec plus de 37 000 spectateurs.
Signalons le score honorable, étant donné le contexte général, réalisé par des films d’auteur très spécifiques dans leur écriture, à savoir Colère de Mohamed Zindaine (9264 entrées) et Saga de Othmane Naciri (7409 entrées). Avec un parc d’exploitation aussi restreint et limité, on peut vraiment parler de miracle quotidien pour le cinéma marocain. Jusqu’à quand ?

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