vendredi 21 novembre 2008

festival du film de marrakech

tombée de rideau

C'est fini. La huitième édition du festival international du film de Marrakech prend fin aujourd'hui avec la proclamation du palmarès par le jury présidé par Barry Levinson. A Marrakech, contrairement aux nouveaux concurrents venus du Golfe, l'Etoile d'or, consécration suprême, n'est pas dotée en argent. C'est une valeur symbolique ajoutée au film. Rappelons, par exemple, que rien que pour l'enveloppe réservé aux Prix, le festival d'Abou Dhabi met en jeu près de 8 millions de Dirhams, c'est-à-dire le total du budget que le CCM consacre à deux grands festivals! L'argent est le nerf de la guerre, dit-on, c'est vrai aussi dans cette autre guerre qui traverse l'espace symbolique de la compétition artistique.
Outre l'Etoile d'or, le jury de Marrakech décerne également le Prix du jury, une forme de grand prix ex æquo; plus deux autres prix dédiés à l'interprétation, masculine et féminine: à Marrakech, en effet, on aime beaucoup les acteurs et les actrices. Alors ce sera la Pologne (Time to die) ou la Finlande (Tears of april)? Ou le Maroc? Les pronostics sont ouverts, tout est possible. Il n'y a pas eu de chef-d'œuvre consensuel. Longtemps en effet, le film polonais est resté en tête des prévisions du public des festivaliers. Ses choix esthétiques minimalistes avaient en effet plus que séduit. Puis Tears of april est arrivé pour remettre en question les premiers pronostics. C'est aussi le premier film la grande histoire dans la petite histoire. Le film situe son récit dans le contexte de la guerre civile qui avait ravagé la Finlande au début du siècle dernier. Le combat entre "rouges ", socio-démocrates et "blancs", droite conservatrice, fait rage. Les socialistes avaient mobilisé parmi leurs troupes des milliers de femmes, c'est l'histoire dramatique de l'une d'elles et de sa rencontre avec un soldat de la partie adverse, que le film développe avec une construction d'un système de personnages complexes et profonds. Il dessine notamment un portrait de l'intellectuel transformé en bourreau, en traître de ses valeurs initiales. Kandisha de Jérôme Cohen-Olivar pourrait en toute légitimité postuler à une place au palmarès notamment pour le Prix d'interprétation féminine.
Beaucoup d'observateurs notent cependant que la compétition officielle de cette année est moins passionnante que celle de l'année dernière où à chaque projection, les propositions de pronostic changeaient tant le niveau était proche entre les films. Il est vrai qu'il est de plus en plus difficile de trouver des films inédits et originaux. La difficulté est d'autant plus grande que Marrakech de programmer des rediffusions, c'est-à-dire des films épuisés dans d'autres festivals. La recherche de la perle rare se révèle très ardu.
Mais les cinéphiles ont trouvé une grande consolation dans les sections annexes, notamment le cycle des 40 ans de la cinématographie britannique avec notamment la projection de Barry Lyndon de Stanley Kubrick, certainement le plus beau moment cinématographique du festival.
Mohammed Bakrim

Albachado de Hassan Aourid

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