Notre credo, « l’élitisme »
à la portée de tous !
Scénariste, producteur,
réalisateur il a notamment coréalisé avec Mohamed Cherif Tribek le célèbre
court métrage Balcon atlantico (20 mn, 2003) ; Hicham Falah est membre
d’association de réalisateur en France et à ce titre il collabore à la
Quinzaine des réalisateurs de Cannes. Il est également consultant et conseiller
pour de nombreuses manifestations de cinéma dont le festival international de
films de femmes de Salé. Il est délégué général et directeur artistique du
festival international du film documentaire d’Agadir (FIDADOC).
1)
Comment se présente
cette sixième édition du FIDADOC et quels sont les points forts qui
caractérisent sa programmation ?
Chaque édition est comme une page blanche, la programmation
répond aux tendances qui se dégagent à la vision des films qui nous
parviennent. Tout d’abord, la vitalité de la création documentaire chez nos
voisins ne se dément pas ; au contraire, puisque nous présenterons cette
année plus d’une quinzaine de films venus du Maghreb et du Machrek,
principalement d’Algérie, de Tunisie et du Liban. Dans ces pays, les écritures
cinématographiques se diversifient, le ton des films est de plus en plus
personnel. L’autre grande thématique de cette 6ièmeédition est la
condition féminine. L’occasion de faire un état des lieux 10 ans après
l’adoption de la Moudawana, à travers des projections organisées en
collaboration avec le tissu associatif de la ville d’Agadir.
Deux personnalités éminentes du cinéma mondial présenteront chacune,
une carte blanche : le réalisateur français Nicolas Philibert et la
programmatrice libanaise Rasha Salti, une des meilleures connaisseuses de la
production artistique régionale. Tous les deux offriront une master class à nos
spectateurs et à la quarantaine d’apprentis documentaristes venus de tout le
Maroc pour participer à nos activités pédagogiques et professionnelles.
Autre nouveauté, cette 6ième édition s’ouvrira lundi
28 avril, par un ciné-concert en plein cœur d’Agadir, au quartier
Talborjt, qui mêlera images d’archives et création contemporaine avec la
participation de jeunes musiciens de la scène locale.
2)
Sur le plan de la
gestion du Festival vous avez publié un nouvel organigramme marqué notamment
par l’arrivée d’une nouvelle présidente, Mme Hind Saih ?
Mme Hind Saïh est une productrice
marocaine installée en France, qui dirige une société de production très
importante ouverte sur les marchés internationaux. Sensible à la pérennisation
d’une manifestation créée par sa collègue et amie, feue Nouzha Drissi, elle a
accepté de mettre son énergie et ses réseaux professionnels au service du développement
du FIDADOC et de la production de documentaire au Maroc. Ayant diagnostiqué une
carence – le manque de producteurs nationaux en capacité d’accompagner les
documentaristes marocains – en même temps qu’un formidable potentiel – la
curiosité des producteurs et des télévisions étrangères pour tout ce qui se passe
dans notre région -, nous voulons créer en parallèle du FIDADOC, un marché de
films documentaires, le MENADOC, qui couvrira le Maghreb et le Machrek. Conscient
de la position idéale du Maroc au carrefour de l’Afrique, du monde arabe et du
bassin méditerranéen, un des plus gros opérateurs de ce type de marchés, le Sunny
Side of the Docs de la Rochelle, a accepté de nous accompagner dans la
concrétisation de ce projet fédérateur qui sera bénéfique pour l’ensemble de l’audiovisuel
national et la visibilité internationale d’Agadir et la région Souss Massa
Drâa.
3)
En tant que
directeur artistique vous êtes appelés à préparer la programmation en allant à
la recherche des films de différents horizons ; quel regard portez-vous
sur l’état du documentaire aujourd’hui ? confirmez-vous l’idée qu’on
assiste aujourd’hui à un regain d’intérêt pour ce genre qui a présidé à la
naissance du cinéma ?
L’histoire du cinéma est un éternel recommencement : le
néoréalisme italien, la nouvelle vague, les cinéastes tchèques ou britanniques
à la fin des années 60… Régulièrement, la démarche, le regard documentaire revient
régénérer la production cinématographique, rappelant que l’efficacité
narrative, l’émotion, l’intelligence d’un film, ne sont pas affaire de budget
mais de sincérité et de nécessité. C’est pourquoi l’appétit que manifestent
actuellement les jeunes cinéastes maghrébins, arabes, africains pour le cinéma
du réel constitue un grand bol d’air, une chance et une promesse pour l’avenir
de toutes ces cinématographies.
Entretien réalisé
par Mohammed Bakrim
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