samedi 26 avril 2014

entretien avec Hicham Falah du FIDADOC

Notre credo, « l’élitisme » à la portée de tous ! 
Scénariste, producteur, réalisateur il a notamment coréalisé avec Mohamed Cherif Tribek le célèbre court métrage Balcon atlantico (20 mn, 2003) ; Hicham Falah est membre d’association de réalisateur en France et à ce titre il collabore à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes. Il est également consultant et conseiller pour de nombreuses manifestations de cinéma dont le festival international de films de femmes de Salé. Il est délégué général et directeur artistique du festival international du film documentaire d’Agadir (FIDADOC).



1)   Comment se présente cette sixième édition du FIDADOC et quels sont les points forts qui caractérisent sa programmation ?
Chaque édition est comme une page blanche, la programmation répond aux tendances qui se dégagent à la vision des films qui nous parviennent. Tout d’abord, la vitalité de la création documentaire chez nos voisins ne se dément pas ; au contraire, puisque nous présenterons cette année plus d’une quinzaine de films venus du Maghreb et du Machrek, principalement d’Algérie, de Tunisie et du Liban. Dans ces pays, les écritures cinématographiques se diversifient, le ton des films est de plus en plus personnel. L’autre grande thématique de cette 6ièmeédition est la condition féminine. L’occasion de faire un état des lieux 10 ans après l’adoption de la Moudawana, à travers des projections organisées en collaboration avec le tissu associatif de la ville d’Agadir.
Deux personnalités éminentes du cinéma mondial présenteront chacune, une carte blanche : le réalisateur français Nicolas Philibert et la programmatrice libanaise Rasha Salti, une des meilleures connaisseuses de la production artistique régionale. Tous les deux offriront une master class à nos spectateurs et à la quarantaine d’apprentis documentaristes venus de tout le Maroc pour participer à nos activités pédagogiques et professionnelles.
Autre nouveauté, cette 6ième édition s’ouvrira lundi 28 avril, par un ciné-concert en plein cœur d’Agadir, au quartier Talborjt, qui mêlera images d’archives et création contemporaine avec la participation de jeunes musiciens de la scène locale.

2)   Sur le plan de la gestion du Festival vous avez publié un nouvel organigramme marqué notamment par l’arrivée d’une nouvelle présidente, Mme Hind Saih ?
Mme Hind Saïh est une productrice marocaine installée en France, qui dirige une société de production très importante ouverte sur les marchés internationaux. Sensible à la pérennisation d’une manifestation créée par sa collègue et amie, feue Nouzha Drissi, elle a accepté de mettre son énergie et ses réseaux professionnels au service du développement du FIDADOC et de la production de documentaire au Maroc. Ayant diagnostiqué une carence – le manque de producteurs nationaux en capacité d’accompagner les documentaristes marocains – en même temps qu’un formidable potentiel – la curiosité des producteurs et des télévisions étrangères pour tout ce qui se passe dans notre région -, nous voulons créer en parallèle du FIDADOC, un marché de films documentaires, le MENADOC, qui couvrira le Maghreb et le Machrek. Conscient de la position idéale du Maroc au carrefour de l’Afrique, du monde arabe et du bassin méditerranéen, un des plus gros opérateurs de ce type de marchés, le Sunny Side of the Docs de la Rochelle, a accepté de nous accompagner dans la concrétisation de ce projet fédérateur qui sera bénéfique pour l’ensemble de l’audiovisuel national et la visibilité internationale d’Agadir et la région Souss Massa Drâa.
3)   En tant que directeur artistique vous êtes appelés à préparer la programmation en allant à la recherche des films de différents horizons ; quel regard portez-vous sur l’état du documentaire aujourd’hui ? confirmez-vous l’idée qu’on assiste aujourd’hui à un regain d’intérêt pour ce genre qui a présidé à la naissance du cinéma ?
L’histoire du cinéma est un éternel recommencement : le néoréalisme italien, la nouvelle vague, les cinéastes tchèques ou britanniques à la fin des années 60… Régulièrement, la démarche, le regard documentaire revient régénérer la production cinématographique, rappelant que l’efficacité narrative, l’émotion, l’intelligence d’un film, ne sont pas affaire de budget mais de sincérité et de nécessité. C’est pourquoi l’appétit que manifestent actuellement les jeunes cinéastes maghrébins, arabes, africains pour le cinéma du réel constitue un grand bol d’air, une chance et une promesse pour l’avenir de toutes ces cinématographies.
Entretien réalisé par Mohammed Bakrim


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