mardi 31 mars 2015

Bilan de l'année cinématographique 2014 (1)

Une économie émergente


C’est un outil essentiel que le Centre cinématographique marocain met à la disposition des observateurs du champ cinématographique en éditant et en mettant en ligne le bilan chiffré de l’année écoulée. La tradition veut que ce bilan soit présenté à l’occasion de chaque nouvelle édition du festival national. Une logique donne cohérence à cette démarche. Au bilan artistique et esthétique que le festival donne par le biais de la compétition officielle et des films présenté, le bilan annuel trace, quant à lui, les grandes lignes de l’activité cinématographique en donnant la parole aux chiffres et nouveauté de cette année aux courbes qui les synthétisent. Au bilan esthétique répond le bilan économique. Un regard sur la superstructure, le discours des images, et une idée succincte sur l’infrastructure.
Dison-le d’emblée et sans ambages : c’est une mine d’or, en termes de contenu informatif, pour le chercheur désireux de décrypter l’état des lieux de notre cinématographie. D’autant plus que le bilan de cette année a été enrichi et plutôt complété par plus de précisions, de schémas et de nouvelles rubriques comme celle relative au nombre et à la place des premières œuvres dans l’aide à la production cinématographique nationale.
L’architecture générale du bilan est organisée autour de 11 entrées. La première concerne le nombre de films produits en 2014. D’autres entres concerne le volet de l’avance sur recettes ou du nombre de films internationaux tournés au Maroc. L’une des entrées les plus suivies chaque année concerne l’état de l’exploitation.
Nous allons nous concentrer dans cette première présentation sur deux volets. Les chiffres globaux qui font l’économie du cinéma marocain notamment l’avance sur recettes, les productions internationales.
Que nous apprend le document sur l’argent qui circule au sein de l’économie du cinéma marocain ? En amont d’abord, c’est-à-dire au niveau de l’investissement pour la production. Il y a le rôle unique et quasi exclusif de l’avance sur recettes qui fonctionne comme guichet unique de la production en l’absence des chiffres sur l’apport des chaînes de télévision. On apprend ainsi qu’en 2014 la somme de 58 800,00 dhs a été avancée à 38 films tous formats (longs et courts)   et formules (avance avant ou après production, aide à l’écriture) confondus. L’avance la plus élevée délivrée en 2014 est de l’ordre de à Jamal Afina de Yassine Marco Maroccu.
L’autre volet qui a constitué pratiquement l’événement de l’année est le montant des capitaux investis par les tournages internationaux. On peut parler à ce propos d’un chiffre historique avec le dépassement de la barre symbolique du milliard de dhs (1166, 31 millions de dhs). Une année faste après les années des vaches maigres notamment 2011 où le montant a chuté pour atteindre moins de cent millions de dirhams. Le document du CCM fournit les détails des productions qui ont contribué à la réalisation de ce record. Pourvu que ça dire.
L’autre volet qui aide à comprendre le chiffre d’affaires global généré par le cinéma marocain concerne son talent d’Achille, l’exploitation. Le tableau récapitulatif indique que pour l’ensemble du parc marocain qui compte 59 écrans (on n’ose plus parler du nombre de salles ; on y reviendra) la somme de 66 726 466,00 dhs ont été déboursés par 1 643 647 spectateurs. Près de 44% de ce chiffre a été atteint grâce au multiplexe franco-marocain qui a ouvert des salles à Casa, Marrakech, et Fès. 

D’un point de vue strictement statistique, on peut parler d’une année mi-figue, mi-raisin qui offre quand même les bases d’une économie de cinéma émergente. 

Aucun commentaire:

Albachado de Hassan Aourid

  L’intellectuel et le pouvoir ou la déception permanente ·          Mohammed Bakrim «  Avant d’être une histoire, le roman est une in...