Festival national du film
Une
édition sous de nouveaux auspices
La 16ème édition du
festival national du film commence aujourd’hui à Tanger avec au programme de
l’ouverture, à la salle Roxy, la projection du court métrage L’exposé (1993) du
cinéaste franco-marocain Smaïl Ferroukhi ; la cérémonie comprend également
des hommages à la comédienne Malika Omari et au critique de cinéma Mohamed
Gallaoui.
Plusieurs facteurs font que cette
édition se démarque des précédentes ce qui amène les observateurs du champ cinématographique à la suivre avec une
attention particulière. Si le festival national est désormais un acquis
incontournable de la profession du cinéma, constituant un rendez-vous bilan
mais aussi humain et festif son organisation connaît des changements et des
modulations en fonction des choix conjoncturels. C’est ainsi qu’une nouvelle époque du festival commence avec M. Sarim Fassi Fihri, directeur
du CCM qui a succédé à M. Saïl. C’est une époque qui se caractérise déjà par le
retour en force des professionnels qui ont dicté un peu leur
« loi » quant à l’organisation
générale du festival et par le recours massif à la société civile pour arbitrer
les différentes compétitions du festival.
Le moment fort du festival a
toujours été la compétition officielle ; elle a été montée cette année
pour la première fois en procédant à une présélection dont le but principal
était de ramener le nombre de films inscrits à un nombre gérable. Les
professionnels ont opté pour le chiffre de quinze longs métrages (fictions et
documentaires). Le règlement précisant
que les documentaires ne devraient pas dépasser deux films. Finalement, la
liste obtenue (15 films retenus sur 22 inscrits) comprend 14 films de fiction
et un documentaire.
Une première lecture de la liste
des films en compétition permet de dégager quelques observations sur les
tendances qui traversent le cinéma marocain. On constate une forte présence des
premiers films (8 sur 15) ; deux films sont réalisés par des femmes ;
un scénariste qui passe derrière la caméra (Youssef Fadel), un biopic
(biographical picture) Chaïbia de Youssef Britel ; une star des séries
télévisées qui réalise son premier long métrage, Sanae Akroud ; des
champions de la comédie populaire (Abdellah Toukouna et Saïd Naciri) ; des
thématiques historico-politiques directement à travers le documentaire les
événements du Rif (dans Rif 58-59) ou via la fiction ( les relations
maroco-algériennes dans L’écharpe rouge) ; la disparition politique dans
La moitié du ciel de Abdelkader Lagtaâ) . La comédie populaire et le mélodrame
social portent de nouveau la fiction marocaine…à suivre de près !
Deux films seulement ont déjà été
distribués dans le circuit commercial, Le coq de Abdellah Toukouna et Les
transporteurs de Saïd Naciri. D’autres films ont été vus dans des festivals, à
Salé, pour Les feuilles mortes de Younès Reggab et Marrakech pour L’orchestre
des aveugles de Mohamed Mouftakir, la
moitié du ciel de Abdelkader Lagtaâ, Karyane Bollywood de Yassine Fennane, Un
pari pimenté de Mohamed Karrat et La nuit entr’ouverte de Tala Hadid.
Globalement, on peut donc dire que c’est une édition marquée par des inédits.
Un jury présidé par le romancier Mohamed Berrada et qui ne compte aucun
cinéaste ni producteur ni interprète est appelé à partager 13 prix pour ces 15
films. La dotation du Grand prix a été ramenée à 70 mille dirhams (au lieu de
cent mille) pour permettre le retour du prix de la réalisation. Un jury présidé
par le publiciste et scénariste Mohamed Laaroussi départagera pour sa part 15
courts métrages qui concourent pour trois prix. Des activités parallèles sont organisées comme
le traditionnel bilan de l’année écoulée et des tables rondes autour de sujets
précis comme l’avance sur recettes ou la coopération cinématographique entre le
Maroc et l’Espagne.
Mohammed
Bakrim
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