Ousmane Sembene reste au Maroc
Timité Bassoré (au centre) président du jury avec Omar Salim (membre du jury) et Mohammed Bakrim
C’est un palmarès presque sans
surprise, au niveau de son grand prix dans tous les cas, qui a clôturé la 17ème
édition du Festival du cinéma africain de Khouribga (14 – 21 juin). C’est, en
effet, le film Sotto voce du marocain Kamal Kamal qui a décroché la
consécration suprême, le Prix Ousmane Sembene. Le film étant porté par une
grande ambition artistique et par un effort de production original. « Pour
moi, cette récompense est dédiée à l’ensemble de mes collaborateurs et aux
comédiens notamment ; c’est une reconnaissance du travail accompli et de
leur générosité », nous dit Kamal Kamal juste après avoir appris son
succès. Le jury n’a pas manqué d’ailleurs de relever la qualité de la
prestation des comédiens en décernant le prix du meilleur second rôle masculin
au comédien Mohamed Choubi, dans une interprétation sobre et émouvante.
Une autre distinction pour le
Maroc avec le prix du scénario attribué au film Adios Carmen du jeune Mohamed
Amin Benamraoui ; un retour cinéphilique sur la découverte du cinéma dans
le Nador du milieu des années 70 avec en filigrane la découverte de l’altérité
pour un jeune enfant qui se voit séparé de sa mère obligée de rejoindre son
mari en Belgique avant que lui-même ne quitte sa ville natale ; c’est le
récit de la perte de l’innocence et l’initiation à la vie. Mohamed Amin
Benamraoui est une des valeurs montantes de notre paysage cinématographique.
Le prix du jury est allé à la
jeune cinéaste camerounaise Françoise Ellong
pour son film (c’est son premier), W.A.K.A qui traite de la condition
féminine à travers la figure d’une jeune mère acculée à la prostitution pour
subvenir aux besoins de son enfant…l’amour sera cependant au rendez-vous pour
offrir au récit une issue de rédemption mais au prix fort.
L’Afrique du sud est reparti avec
le prix de la réalisation attribué à Durban poison de Andrew Worsdale, un
thriller poignant qui part à la poursuite de la trajectoire tragique d’un
couple d’amoureux criminels, un peu à l’image de Bonnie and Clyde avec en
particulier un travail sur la mémoire autour de l’interrogation : qui a
tué qui ?
Le prix d’interprétation féminine
est allé à Prudence Mydou, la comédienne du film sénégalais Dakar Trottoirs de
Hubert Lada Ndao ; et l’égyptien Khalid Abou Naga a obtenu le prix du
meilleur rôle masculin pour son jeu de composition dans La villa 69 de Eytan
Amin.
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