vendredi 9 mai 2014

Festival du cinéma africain de Khouribga 2014

La nouvelle génération arrive


La capitale des phosphates s’apprête à accueillir la  17ème édition du festival du cinéma africain qui se tient cette année du 14 au 21 juin 2014. Le plus ancien festival de cinéma au Maroc réussit ainsi son pari de régularité. Un défi aussi eu égard les conditions générales qui marquent son évolution. C’est surtout grâce à une approche volontariste de ses animateurs et à la sympathie de nombreux professionnels de cinéma en Afrique que Khouribga a réussi à devenir un rendez-vous annuel, cinéphile et convivial du cinéma africain. Un acquis désormais incontournable qui vient confirmer et conforter la politique africaine du pays.
Un communiqué officiel de la fondation du festival de Khouribga a précisé le nombre de films inscrits en compétition officielle de cette nouvelle édition. On peut dire déjà que cette édition se tient sous le signe de l’arrivée de nouvelles générations de cinéastes.
 C’est ainsi qu’on apprend que 14 longs métrages vont concourir pour le prestigieux Grand prix Sembene Ousmane. Ils émanent de 13 pays. La géographie de la représentativité du continent est toujours un indicateur de la richesse et de la diversité d’une programmation ; que nous dit alors la carte africaine de la compétition officielle de cette année. On retrouve bien sûr le Maroc, il est rejoint par la Tunisie et l’Egypte comme représentants de l’Afrique du nord. Si l’on adopte un découpage linguistique selon les langues dominantes, on retrouve l’Afrique noire francophone représentée par le Sénégal, le Rwanda, le Congo, le mali, le Tchad. L’Afrique anglophone par L’Afrique du sud, le Cameroun (quoique c’est un pays au moins bilingue), le Zimbabwe. L’Afrique lusophone par la Guinée-Bissau. L’italophone par l’Ethiopie.
Côté films, cette édition s’annonce très compétitive avec le Maroc représenté par le Grand prix de Tanger, Sotto voce de Kamal et par Adios carmen, prix de la première œuvre et du meilleur second rôle masculin. Le Tchad aura de grandes ambitions avec Grigris de Mahamat Salah Haroun, sélection officielle à Cannes 2013 et ayant également concouru aux Oscars. La Tunisie est à Khouribga avec Nesma, premier long métrage de Houmeida Béhi qui n’est autre que le fils du grand cinéaste tunisien Reda Behi. L’Egypte est présente avec Asham de Maggie Morgan ; un film qui nous transpose dans l’univers des événements de 2011 et où nous retrouvons un vétéran du cinéma égyptien, Mohamed Khane. Le Sénégal, c’est le jeune Hubert Lada Ndao qui présente son nouveau film, Dakar Trottoirs…Le scénariste-réalisateur sud-africain Andrew Worsdale revient avec sa romance noire, Durban poison, qui se déroule, nous apprend son synopsis, dans le milieu marginalisé des Blancs défavorisés. Le film suit l'enquête de police autour de quatre meurtres et rend compte de l'amour tragique des assassins amoureux. Le Mali sera à Khouribga par un geste symbolique fort ; en effet c’est Soussaba Cissé qui présente son film Rumeurs de guerre, une comédie sur les événements tragiques qui secouent le nord du pays frère. Et Soussaba n’est autre que la fille de Souleimane Cissé, l’un des pères du cinéma africain et l’une de ses figures les plus célèbres dans le monde. Khouribga joue ainsi le rôle d’un tremplin pour les nouvelles générations.

Mohammed Bakrim

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