En rendant le verdict de sa
troisième session au titre de l’année 2013, la commission d’aide à la
production cinématographique nationale, appelée depuis 2014, avance sur
recettes, a bouclé ses deux années statutaires. Alors que le délai pour la
nouvelle session de 2014 est le 5 janvier, rien n’a filtré sur la nomination de
la nouvelle commission. Des sources proches du ministère de la communication
parlent d’une reconduite de l’actuelle équipe présidée par le dramaturge
Abdelkrim Berrechid (qui a succédé en cours de mandat à Feu Driss Benali). Rien
dans les textes n’interdit une telle éventualité. Le ministre dispose de cette
prérogative ; et l’actuelle commission peut-être amenée à exercer pour une
troisième année successive. Mais est-ce opportun d’un point de vue
professionnel ? Je rappelle qu’un précédent a eu lieu lorsque M. Laabi a
été reconduit pour un nouveau mandat à la présidence d’une précédente
commission.
La commission, composée de 12 membres, issus
du monde du cinéma des arts et de la culture,
nommés par le ministre de la communication, se réunit trois fois l’an.
La commission est autonome et souveraine; en principe car la perfection
n’est pas de ce monde. le Centre cinématographique marocain assure la
logistique pour les travaux de la commission et le suivi de l’application de
ses décision. Au sein de la commission elle-même, et contrairement à une
légende fort répandue, le CCM ne jouit que d’une seule voix par l’intermédiaire
de son représentant à l’instar des autres départements ministériels : les
finances, la culture (depuis la dernière réforme) et la communication. Il
arrive même que le représentant du ministère de la communication exerce plus
d’influence du fait même du pouvoir de nomination du ministre de tutelle. Mais
c’est une question de rapports de forces qui se crée au fur et à mesure de
l’évolution des travaux de la commission. La première session d’une commission
nouvellement installée ne ressemble jamais à celle qui clôt le
mandat…conséquence de l’expérience acquise par les uns, des affinités mutuelles
nées chez d’autres.
Au début de chaque session, la
commission est informée par le secrétariat du montant alloué par le ministère
des finances : en moyenne 20 millions de dirhams étant donné que l’enveloppe annuelle est de
l’ordre de 60 millions de dirhams. Les textes prévoient que les premières
demandes servies sont celles émanant des films déjà réalisés. Un producteur
(marocain) peut en effet postuler à l’avance sur recettes soit en présentant un
scénario avec un budget estimatif que la commission va lire et évaluer, soit un
film que la commission, visionne et lui accorde une avance sur recette. Le
montant ne dépasse jamais les deux tiers du budget global. Cet aspect est
abordé par une sous-commission formée généralement des producteurs membres de
la commission, et des représentants des finances et du CCM.
En moyenne la commission choisit
quatre à cinq projets de long métrage, deux à trois courts métrages et de temps
en temps des films soutenus après production. La moyenne octroyée pour le long
métrage oscille ces dernières années autour des 3,5 millions de dirhams. Le Pic
étant cinq millions de dirhams. Dans les annales de la commission, une seule
fois, il y a eu la session Zéro, c’est-à-dire qu’aucun projet n’a été
soutenu ! Je reviendrai un jour sur le scénario de ce fait demeuré jusqu’à
présent inédit.
Aujourd’hui, le fait de
reconduire la même commission pour une autre année, permettra certainement aux
décideurs, à la lumière du livre blanc et des remarques des uns et des autres,
de revoir les textes de l’avance sur recettes pour pallier aux insuffisances
qui ont été surtout dévoilées avec l’actuelle commission, l’une des
« spéciales » de l’histoire du fonds d’aide. Wait and see
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire