Un commentaire sur le palmarès 2016:
après ça, le pétrole!
Faiseurs
d’images ?
Quelles
tendances marquent la dernière édition du festival national du film de
Tanger ? Pour le long métrage, elle était annoncée comme une édition
particulière à partir de la liste des films présentés. On y remarque en effet
l’absence des ténors du cinéma marocain et des noms qui ont fait sa réputation
ces dernières années. C’est une édition en outre où il n’y a aucune cinéaste femme, aucun film amazigh ou
hassani.
En
termes de générations, seuls trois cinéastes (Ismaïl, Chouika, Boulane) sont
des rescapés de l’ancienne génération, les autres sont arrivés au cinéma à
l’orée des années 2000 et sont issus soit de la cinéphilie, soit de la
profession du cinéma soit de la diaspora (Boucif, Rhalib, Olivar). Deux
documentaires sont en compétition.
Les
thématiques abordées oscillent entre l’intime (Petits bonheurs), le mouvement
social (Insoumise), la mémoire collective (Les hommes d’argile, L’orchestre de
minuit Résistance, la marche verte) les années de plomb (Les larmes de Satan,
Le poids de l’ombre), le mélodrame social (A mile in my shoes), l’absurde de la
vie quotidienne (The se ais behind).
Au
niveau du casting global, on retrouve des acteurs qui constituent désormais la locomotive
de la comédie marocaine avec Aziz Dadas et Abdellah Ferkous ; une star
nationale qui revient sur grand écran avec Rachid El Ouali, la confirmation de talents qui
montent avec Amine Ennaji, Hicham Bahloul et Malek Akhmiss ; des
révélations avec la jeune Sophia Manousha et Rabia Rafi ; le retour de
l’acteur prodige de Chevaux de Dieu, Abdelilah Rachid nouvelle révélation du
film de Chouika où il incarne un résistant avec finesse et sobriété. Farah El
fassi les yeux bleus révélés par Cherif Tribak montre chez Ismaïl une autre
facette de son talent multiple qui reste en friche.
Croisés
avec les courts métrages, la grande déception de cette édition, que nous donne
tout cela en termes de cinéma, d’inventivité et de création artistique. A
quelques rares exceptions, l’ensemble des films présentés se réduisent à des
prouesses techniques. Nous avons vu à Tanger des produits parfois
bien finis alors que nous nous attendions à des œuvres mêmes avec
des maladresses mais sincères et profondes. Nous sommes entrés sans crier gare
dans l’ère des films fabriqués selon des protocoles d’écriture formatée
d’avance (un directeur de photo ; un amplificateur de son et être dans un
réseau institutionnel). La tendance avait commencé lors de la précédente
édition qui avait inauguré l’ère de faiseurs d’images contents d’être là ;
leur seul talent étant d’avoir compris le fonctionnement du système. Dans ce
sens on peut déjà parler d’une édition historique.
1 commentaire:
Si ce n'était la réputation de l'auteur,on relève dans le texte une certaine naïveté et une générosité certaine...
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