dimanche 23 septembre 2012

sorties nationales 1

Elle est diabétique 3 des frères Noury
Ce n'est pas le pied!

Il y a des signes qui ne trompent pas: l'affiche déjà n'augurait rien de bon par rapport au nouvel opus de la saga de Haja Fakhita, alias Amina Rachida, héroïne du "serial comic", inauguré il y a bientôt dix ans par Hakim Noury avec Elle est diabétique, hypertendue et refuse de crever...Le film avait plu; les gens ont adhéré; les critiques ont accepté: on rit de bon coeur; on passe un bon moment sans crier au chef d'oeuvre; pour l'essentiel, les ingrédients d'une comédie populaire sont là, portés par un casting très réussi bâti autour du duo Amina Rachid et Rachid Elouali; une belle trouvaille qui s'est révélée être un ticket gagnant...inspirant, fait rarissime dans notre jeune cinématographie, le deuxième épisode de ce qui allait devenir la saga de Hajja Fakhita: le scénario garde la même structure de base jouant sur les ressorts de la comédie de caractère avec un personnage central, déterminant par son "impérialisme" dramatique, les autres comportements, provoquant des situations insolites. Cela a donné Elle est diabétique 2, on est encore dans la comédie, mais le public a montré moins d'enthousiasme, entre 2000, année du premier épisode et 2005, l'année de la deuxième partie, de l'eau a coulé sous les ponts, certainement des larmes aussi: on rit moins peut-être. le gros du casting a été retenu, sauf pour Houda Rihani, la fille gâtée et l'épouse trompée et apparition marquante de Feu Mohamed Said Afifi dans l'une de ses très belles (et ultimes, hélas) prestations...cette année, hasard, heureux, verra également la sortie du premier long métrage des enfants (Hakim ne fait pas que des films!) Noury : Imed et Souhail, le très beau Les portes du paradis avec...un Hakim Noury dans un rôle inoubliable de justesse et de profondeur...hasard heureux car des années plus tard, les frères Noury reprendre le flambeau de la saga et réalisent Elle est diabétique 3 et mettent en scène de nouveau Hakim Noury qui donnera la réplique à Hajja Fakhita en l'absence de Najib/ Rachid Elouali que "le scénario" a envoyé en voyage, pour justifier son absence et surtout pour libérer le terrain à une nouvelle formule, au sens quasiment chimique du mot ou pour user d'une métaphore culinaire pour mettre en application une nouvelle recette avec d'autres ingrédients...au restaurant du coin on dirait familièrement que la mayonnaise n'a pas pris...Dommage, car on attendait ce film de Imad et Swel pour les voir enfin rencontrer un grand public; ce sont, en effet de vrais cinéastes, très doués, très professionnels: l'entrée par la comédie n' pas été la voie salutaire. une occasion ratée comme ailleurs, dans d'autres domaines, il arrive à des hyper doués de rater des choses...les frères Noury ratent cette comédie comme un Messi rate un penalty; on accepte, le coeur serré, car on connaît la vraie valeur des uns et de l'autre. pourquoi alors? La question stratégique au cinéma c'est plutôt comment? j'ai envie de dire qu'on ne filme pas Hajja Fakhita comme Spielberg filme Tintin. ce sont donc des choix de mise en scène ou plutôt de mise en image qui on provoqué une sorte de hiatus entre la conception et la réception. le projet s'inscrit dans une suite celle de la comédie populaire; les promoteurs du films parlent même de "la comédie de l'année". on est donc ici dans la logique de genre. Or, un genre c'est d'un côté un canevas de fabrication, un cahier des charges qui s'imposent aux créateurs et, de l'autre côté, un horizon d'attente doublé d'une grille de lecture chez le récepteur. grille de lecture activée s'il y a rencontre entre les normes du genre et les attentes...il me semble que ce rendez-vous n a pas eu lieu: la suite de la carrière du film nous le démontrera. le film pourtant se veut optimiste multipliant les clins d'oeil et les renvois aux épisodes précédents: l'adresse au public, l'image fragmentée et dilatée, les plans en split screen...une esthétique de la série télévisée avec du Tarentino et du Spielberg...
le film s'ouvre sur le gros plan d'un pied supposé être celui de l'héroïne: une image polyphonique qui renvoie à plusieurs lectures, riches de sens dans l'imaginaire du récepteur!

Aucun commentaire:

Albachado de Hassan Aourid

  L’intellectuel et le pouvoir ou la déception permanente ·          Mohammed Bakrim «  Avant d’être une histoire, le roman est une in...