– Comment
se porte la critique cinématographique au Maroc ?
La
critique cinématographique, au sens professionnel, n’existe pas au Maroc ; il y a
simplement des cinéphiles qui exercent une fonction critique.
–Pourquoi,
elle n’arrive pas à se développer chez nous?
La
critique naît d’un double besoin celui de la profession et celui des médias. Au
Maroc ce besoin ne s’est jamais fait sentir
- Quelle
est la véritable mission d’un critique et quel est son objectif ?
L’objectif
de la critique est triple : informer, analyser et évaluer ! En dehors
de cela, c’est de la littérature.
–Est
ce qu’on peut dire qu’aujourd’hui le public est plus cinéphile et donc plus
exigeant, puisqu’il a plus facilement accès aux films ?
Le
public est plutôt cinéphage que cinéphile. La cinéphilie a disparu de l’espace
public ; les films sont reçus par fragments (voir l’affaire Much moved) la
youtubisation des images est aux antipodes de la cinéphilie.
- Pensez-vous
que la critique a une influence sur la réussite ou non d’un film au Maroc?
L’apport
de la critique est plus du côté de la légitimité artistique que de l’influence
sur le guichet : Said Naciri et Abdellah Ferkouss n’ont pas besoin de mes
articles pour exister (moi-même je vais voir leur film en tant que spectateur
du samedi soir)…
– - Qu’est
ce qui a déclenché chez vous l’envie de faire de la critique de cinéma?
L’envie de prolonger le plaisir et de le
partager ; je suis imprégné de la culture du partage et de la transmission
- Aujourd’hui vous avez un blog (assaiss-tifaouine.blogspot.com).
Pensez-vous qu’Internet pourrait contribuer à mieux développer la critique de
cinéma ?
Internet est une auberge espagnole où il y a
de tout…pour s’y retrouver il faut un bagage préalable. Les rares sites
cinéphiles et bien écrits sont noyés dans une toile opaque où la promotion et
la manipulation avancent souvent masquées.
Extrait d'un entretien
réalisé par Kenza Alaoui
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