les réseaux sociaux ont tendance à s'emballer rapidement; ils ont peur du vide; ils vivent de buzz, celui de jour concerne la compétition officielle du festival du film de Marrakech; cela m'inspire trois observations résumées rapidement:
UN: on a tendance à confondre cinéma et jeux olympiques; un festival de cinéma n'est pas une compétition sportive; l'hymne d'un pays n'est pas chanté quand un film gagne. les films représentent d'abord leurs auteurs, et le mode économique dominant aujourd'hui fait que les films sont financés par plusieurs guichets émanant de centres différents;Qatar n'a pas de cinéma mais il est omniprésent dans beaucoup de festivals grâce aux films qu'il contribue à faire exister
Deux : l'absence d'un film "marocain" est une situation normale du point de vue artistique; aucune loi écrite n'oblige les organisateurs à imposer tel film ou tel autre sinon le festival serait d'une autre nature, "un appareil idéologique d'Etat,"par exemple. et on refuse ce statut pour Marrakech
Trois: cette situation est certes inédite mais on la voyait venir; cette absence renvoie au cinéma marocain l'image de sa propre réalité; une image peu reluisante; il y a un malaise réel et la balle est dans le camp de la profession et surtout des cinéastes. ce signe éloquent est à décrypter au service de plus de travail et de rigueur. Il y a des cinématographies qui sont passées par le même état; il faut savoir en tirer les conclusions car le cinéma est une dynamique: absent cette année, le film marocain peut remporter l'étoile d'or une autre fois...Il faut juste ne pas se tromper de diagnostic et ne pas rester enfermé dans la logique éphémère des réseaux sociaux, Matrix des temps modernes
Mohammed Bakrim, critique de cinéma
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