Du fonds d’aide à l’avance sur
recettes
La commission d’aide à la production cinématographique
nationale vient de rendre public le résultat de ses délibérations au titre de
la première session de son nouveau mandat (1). Un résultat très attendu quand
on sait que l’installation de cette
nouvelle commission avait donné lieu cette année à un accueil spécial exprimant
une certaine curiosité de la part des médias et d’une partie de l’opinion
publique alors qu’il n’y a pas si longtemps, cela relevait presque du
non-événement. Cet intérêt médiatique et public
peut être perçu également comme
une des conséquences de la place qu’occupe désormais le cinéma marocain
dans le paysage artistique et de l’intérêt qu’il suscite dans l’espace public.
Il y a, en fait, une explication en liaison directe avec la
conjoncture politique issue du scrutin du 25 novembre et surtout eu égard au
discours d’escorte qui a précédé, accompagné la nomination et l’installation de
cette nouvelle commission. La chose a pris une tournure telle que l’impression
laissée chez de nombreux citoyens est que cette nomination intervient dans le
cadre du programme de réforme du nouveau gouvernement. Les discours, les mots
utilisés… ont véhiculé en filigrane une interprétation dans ce sens. D’autant
plus que cela coïncidait avec la fameuse polémique sur la publication des noms
des bénéficiaires des agréments…Bref, l’arrivée de la nouvelle commission était
conditionnée par un contexte électrique !
A signaler en outre que les interventions des principaux
acteurs de cette opération à savoir le ministre de la communication, le nouveau
président de la commission et certains commentaires apparus ici et là ont
contribué à accentuer cette impression en instaurant un nouvel horizon
d’attente porté par une éventuelle rupture dans le travail de la commission du
fonds d’aide à la production cinématographique nationale. La révolution, ou
presque !
So on était dans Shakespeare, on aurait dit « beaucoup
de bruit pour rien ». Force est de constater, en effet, qu’il y a eu autour de cette nomination
beaucoup de choses inexactes ou relevant
tout simplement de la surenchère facile et démagogique. Un volet que l’on qualifierait d’idéologique a
largement marqué le discours sur
l’action de la commission ; tout cela mérite aussi débat.
Nous nous proposons dans cette contribution de restituer la
nomination de cette commission dans une perspective historique, de rappeler les
modalités de son action telles qu’ elles sont arrêtées et fixées par de nombreux textes et de commenter en outre,
les présupposés qui ont porté les discours produits autour de cette nomination
notamment sur cette dichotomie devenue argument majeur du référentiel des uns
et des autres à savoir la distinction entre la quantité et la qualité : on
annonce en effet avec beaucoup d’emphase que l’aide au cinéma va entrer dans
une nouvelle ère où la priorité sera accordée à la qualité au détriment de la
quantité ! (2)
Signalons alors, en tout premier lieu, que c’est un pur
hasard de calendrier qui a fait coïncider l’installation de la nouvelle
commission avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement. Tout laissaissait croire
dans le non-dit des discours véhiculés à cette occasion que la commission
précédente a été purement et simplement renvoyée. 0r celle-ci, présidée d’abord
par M. Mohamed Larbi Messari (démissionnaire pour des raisons sur lesquelles il
faudrait peut-être revenir) puis par Mme Ghita Elkhayat, est arrivée tout
simplement au terme de son mandant de deux
ans et ce le 31 décembre 2011. La courtoisie
dicterait à rappeler ce fait d’autant plus qu’avec Mme Elkhayat on était devant
un cas de figure original : elle était la première femme à avoir présidé
la commission du fonds d’aide. Beaucoup d’observateurs objectifs ont regretté
ce silence à l’égard de la précédente commission qui tranche avec la
philosophie de l’élégance du geste développée et mise en pratique, y compris
dans son action personnelle, par le chef
du gouvernement.
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