mardi 24 novembre 2015

JCC: le Maroc sur tous les fronts

Les 26èmes journées cinématographiques de Carthage
Le Maroc en pole position
C’est un film éthiopien, Lamb de Yared Zeleke, sélection  Un certain de regard à Cannes 2015, qui donne le coup d’envoi (projeté en cérémonie d’ouverture), des 26èmes Journées cinématographique de Carthage qui commencent ce samedi 21 novembre. Le plus ancien festival de cinéma africain, il est né en effet en 1966, traverse une phase de mutations marquée par les grands événements qui ont touché le pays. Dans le sillage de vent de changement, les JCC vivent le changement à leur manière. C’est ainsi qu’il est devenu annuel depuis deux ans, et compte réaffirmer davantage son identité originelle celle d’être une vitrine de choix du cinéma arabe et africain dans une perspective cinéphilique restant ainsi fidèle à la mémoire de ces deux figures tutélaires Sembene Ousmane et Tahar Chariâa. L’arrivée à sa tête année d’Ibrahim Letaïf, producteur, cinéaste et fin connaisseur du cinéma de notre région est un signe qui va dans ce sens.
Cette édition (du 21 au 28 novembre 2015)  s’annonce prometteuse avec une programmation riche et variée. Les organisateurs qui ont tenu à conforter les acquis précédents ont tenu à élargir l’espace de réception des films vers d’autres régions de la Tunisie ; en particulier avec un programme spécifique à l’attention des étudiants au sein de l’université de la Manouba. « On a constaté ces dernières années que le nombre d’étudiants fréquentant le festival a diminué. C’est pour cela que nous avons décidé cette année de porter le festival vers les étudiants » nous a dit M. Letaïf lors de sa participation au dernier festival de Khouribga. Le point fort des JCC reste en effet son public : jeune, vivant, allant vers tous les genres de films et…paie son billet pour accéder aux salles. 
Le Maroc est omniprésent cette année aux JCC dans la plupart des sections, avec une note particulière, c’est un Marocain qui préside le jury de la compétition officielle en la personne de M. Nour Eddine Saïl. Un choix qui est en quelque sorte d’hommage puisque M. Saïl a accompagné les JCC depuis pratiquement leur création ; en tant que cinéphile et critique de cinéma il a tissé des liens très forts avec ses collègues tunisiens notamment avec le producteur feu Ahmed Attia. En tant que directeur de la deuxième chaîne et après du CCM, il a renforcé ses liens avec une dynamique politique de coopération. Les cinéastes tunisiens se considéraient à juste titre chez eux au Maroc. M. Saïl sera accompagné pour juger les films de cette édition de la palestienne, Mme Laila Chahid, du comédien algérien Abel Jafri, de la tunisienne Anissa Barrak, experte auprès de l’organisation internationale de la francophonie, de Marcela Said, cinéaste chilienne, de Newton Aduaka cinéaste nigérian, Oussama  Faouzi cinéaste égyptien. Deux films marocains ont été sélectionnés pour la compétition officielle, qui s’annonce très étoffée cette année. Il s’agit de L’orchestre des aveugles de Mohamed Moufta kir et Much loved de Nabil Ayouch.  Ils seront en compétition avec de grands noms du cinéma arabo-africain : Suleiman Cissé, Daoud Abd Sayed, Mokhtar Ladjimi, Merzak Allouach, Fares Naanaa…ça promet. Le Maroc est également présent dans les sections court métrage, documentaire…nous y reviendrons.

Mohammed Bakrim 

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