la dernière édition du festival national du film a suscité quelques débats marqués notamment par une dimension polémique au moment même où les questions abordées ne manquent pas d'intérêt. c'est une édition qui a d'abord été marquée par le nombre important de films présentés: pour la première fois le festival depuis qu' il est devenu annuel a programmé 19 longs métrages; une première dans la jeune histoire du cinéma marocain. cette présence quantitative a très vite été abordée en termes de qualité. certains observateurs dès la première partie du festival ont relevé la qualité "médiocre" des films en compétition.
il est utile de revenir sur ce débat, avorté car mené dans la précipitation, en reprenant les éléments des interrogations légitimes qui ont traversé en filigrane l'espace du festival. d'autant plus qu'on dispose aujourd'hui d'un autre élément susceptible de favoriser l'analyse, à savoir le palmarès. c'est un indicateur souvent utile pour aider à tracer les grandes tendances d'une cinématographie.
je tiens à cette occasion à souligner que l'une des lacunes de notre paysage cinématographique est l'absence d'un discours d'escorte qui accompagne cette dynamique et "cette quantité" de films, souvent livrés à eux mêmes sans retour à part quelques impressions ou quelques polémiques qui sont souvent de nature extra cinématographiques. or, l'expérience internationale le monte, un cinéma n'existe pas seulement par sa dimension strictement professionnelle à travers les tournages, les sorties et les calculs du box office. un cinéma c'est aussi toute l'activité discursive qu'elle génère. à ce propos, il me semble opportun à l'occasion du festival national d'établir en toute sérénité un bilan esthétique de notre cinéma fondé tant que possible soit peu, sur une approche pensée et raisonnée. et en toute humilité car voir un film et le juger dans le cadre d'un festival est un acte à risque car marqué par le sceau du flux et du bruit environnant. ceci dit, le débat est toujours utile. (à suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire