mardi 24 juin 2014

Khouribga 2014, le palmarès

Ousmane Sembene reste au Maroc

Timité Bassoré (au centre) président du jury avec Omar Salim (membre du jury) et Mohammed Bakrim
C’est un palmarès presque sans surprise, au niveau de son grand prix dans tous les cas, qui a clôturé la 17ème édition du Festival du cinéma africain de Khouribga (14 – 21 juin). C’est, en effet, le film Sotto voce du marocain Kamal Kamal qui a décroché la consécration suprême, le Prix Ousmane Sembene. Le film étant porté par une grande ambition artistique et par un effort de production original. « Pour moi, cette récompense est dédiée à l’ensemble de mes collaborateurs et aux comédiens notamment ; c’est une reconnaissance du travail accompli et de leur générosité », nous dit Kamal Kamal juste après avoir appris son succès. Le jury n’a pas manqué d’ailleurs de relever la qualité de la prestation des comédiens en décernant le prix du meilleur second rôle masculin au comédien Mohamed Choubi, dans une interprétation sobre et émouvante.
Une autre distinction pour le Maroc avec le prix du scénario attribué au film Adios Carmen du jeune Mohamed Amin Benamraoui ; un retour cinéphilique sur la découverte du cinéma dans le Nador du milieu des années 70 avec en filigrane la découverte de l’altérité pour un jeune enfant qui se voit séparé de sa mère obligée de rejoindre son mari en Belgique avant que lui-même ne quitte sa ville natale ; c’est le récit de la perte de l’innocence et l’initiation à la vie. Mohamed Amin Benamraoui est une des valeurs montantes de notre paysage cinématographique.
Le prix du jury est allé à la jeune cinéaste camerounaise Françoise Ellong  pour son film (c’est son premier), W.A.K.A qui traite de la condition féminine à travers la figure d’une jeune mère acculée à la prostitution pour subvenir aux besoins de son enfant…l’amour sera cependant au rendez-vous pour offrir au récit une issue de rédemption mais au prix fort.
L’Afrique du sud est reparti avec le prix de la réalisation attribué à Durban poison de Andrew Worsdale, un thriller poignant qui part à la poursuite de la trajectoire tragique d’un couple d’amoureux criminels, un peu à l’image de Bonnie and Clyde avec en particulier un travail sur la mémoire autour de l’interrogation : qui a tué qui ?
Le prix d’interprétation féminine est allé à Prudence Mydou, la comédienne du film sénégalais Dakar Trottoirs de Hubert Lada Ndao ; et l’égyptien Khalid Abou Naga a obtenu le prix du meilleur rôle masculin pour son jeu de composition dans La villa 69 de Eytan Amin.

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